Le Passo del Lucomagno (appelé aussi le Col du Lukmanier ou bien Cuolm Lucmagn en romanche) – 1972 m – est un col qui permet de transiter entre Disentis (Canton des Grisons) au Nord et Biasca (Canton du Tessin) au Sud. Le sommet a la particularité d’être placé dans une galerie longue de 2 km. Son ascension par ses 2 versants vous propose d’évoluer dans un décor montagnard sauvage et naturel de toute beauté.
VERSANT NORD
Distance : 18,3 km
Départ : Disentis / Mustér
D+ : 905 m
% moyen : 5,5%
% maxi : 8% sur 1930 m
Depuis Disentis (Mustér en romanche) dans le Canton des Grisons, c’est une longue ascension de 18,3 km qui vous guidera au Passo del Lucomagno qui, sur ce versant, prend l’appellation de Col du Lukmanier.
Après avoir débuté quasiment par une… descente et après avoir traversé le Rhin, vous remonterez le Val Medel, un endroit magnifique et, c’est assez rare pour le souligner, encore assez sauvage. Il faudra d’abord vous extraire d’un passage encaissé et assez ardu à près de 8% durant 3,3 km – avec une belle série de tunnels – jusqu’à Curaglia, le dernier vrai village avant le sommet.
Puis vous enchaînerez avec un passage assez plaisant mais assez rectiligne de 4,5 km sur une pente qui n’offre aucune difficulté à 3/4% en longeant le Rein da Medel.
La déclivité va reprendre du poil de la bête entre 6 et 7% durant 2,1 km. Profitez de la magnifique vue sur le Piz Curvet (2248 m) qui sépare le Val Cristallina du Val Medel.
Puis la pente se calme à nouveau à 3,5% durant 2,1 km. Vous passerez aussi à cette occasion sous une série de paravalanches assez courts. Voilà de quoi reprendre des forces avant le final.
En effet, durant 2,5 km, une bonne rupture de pente à 7,5% va vous guider vers l’une des rares séries de lacets (2 seulement) puis vers le Barrage du lac Lai da Sontga Maria.
Le plus dur est fait, il ne vous reste plus qu’à pénétrer tranquillement dans une longue galerie durant 1,5 km à 4,5%, pour atteindre anonymement (pas de panneau) le sommet du Col du Lukmanier à 1972 m d’altitude.
VERSANT SUD
via Olivone
Distance : 42 km
Départ : Biasca
D+ : 1687 m
% moyen : 4%
% maxi : 9% sur 210 m
Son ascension depuis Biasca dans le Canton du Tessin est très longue… avec 42 km ! Par contre, elle est très abordable car elle propose très peu de passages trop rudes et son final est assez facile.
Son ascension se fait en 2 temps :
- Un premier entre Biasca et Olivone long de 22,1 km qui consiste à remonter la Valle di Blenio en empruntant la Route n°416.
À la sortie de Biasca, vous commencez à grimper une petite rampe mais ça se calme aussitôt. Durant près de 13 km, dans une vallée assez ouverte et en traversant les villages de Malvaglia, Motto, Dongio, Roccabella et Acquarossa, vous allez enchaîner une série de faux plats montants et de légères rampes. C’est très roulant mais vous ne vous emballez pas car l’ascension est très longue. Et pas de problème avec la circulation, la route est assez large pour que les véhicules (un peu de camions) puissent vous dépasser sans difficulté.
Entre Acquarossa et Torre, il y a 3,5 km où les difficultés vont s’accentuer. Vous voilà sur des pentes qui vont osciller entre 6 et 8%. La route n’offre aucun lacet et il faut être patient pour progresser sur de longs bouts droits. Heureusement, le sommet tout en pointe du Sosto (2221 m) ou la masse imposante de la Cima di Töira (2097 m) qui gardent l’endroit où la Valle di Blenio va bifurquer vers l’Ouest, vous permettent de vous occuper à les admirer.
Après Torre, il vous reste 5,6 km jusqu’à Olivone. C’est un peu plus roulant mais vous devez tout de même négocier une belle rampe de 750 m à 7,5% à la sortie d’Aquila. Vous atteignez ensuite assez rapidement Olivone car c’est à nouveau très roulant avec une pente qui n’excède pas les 3%.
Mine de rien, vous avez déjà 607 m de D+ dans les jambes… - À Olivone, vous attaquez la seconde partie jusqu’au Passo del Lucomagno en empruntant toujours la Route n°416. C’est un peu comme une nouvelle ascension qui commence et elle va être longue et un peu plus difficile. Pour atteindre le Passo del Lucomagno à 1972 m d’altitude, c’est 19,9 km de montée qui nous attendent. Le dénivelé n’est pas très conséquent avec 1080 m mais en ajoutant les 607 m déjà avalés précédemment, il sera tout de même à prendre en considération avec un total de 1687 m… Sur le papier, ne soyez pas trop inquiet : la pente est assez régulière avec de nombreux passages à 6/6,5% et atteint les 9% qu’une seule fois sur un court passage. Et les 5,5 derniers kilomètres avec une déclivité située entre 2 et 4,5% donneront l’occasion de terminer assez tranquillement.
La route va désormais emprunter une nouvelle vallée, celle de Santa Maria. À la sortie de Olivone, elle s’incline assez rapidement sur une grande épingle qui offre une très belle vue sur la Valle di Blenio et ses sommets puis une autre sur Olivone dominé par le Sosto, c’est superbe !
Durant 5,8 km depuis Olivone, sur une pente tournant souvent autour des 6%, la route s’élève régulièrement pour dépasser les 1000 m d’altitude à Camperio (1221 m). Les sommets apparaissent désormais franchement et le point de vue sur Olivone, déjà tout petit en contrebas de la Valle di Blenio, est magnifique !
Après Camperio, la pente s’accentue un peu plus à 6,5% durant 1 km puis l’ascension va offrir son passage le plus difficile : 1,6 km à 7,5/9%. Il y a de beaux lacets pour aider à progresser mais il y a un bout droit à la sortie de ces derniers qui est assez ardu. Heureusement, il y a une très jolie fontaine sur le bord de la route qui invite à faire une petite pause salvatrice !
Comme le précédent passage s’était faufilé dans une espèce de corridor, il n’y avait pas beaucoup de vue mais à la sortie de ce dernier, le paysage se découvre à nouveau à Campra Alpine. Il y a un petit replat de 800 m à 2% pour souffler. En suivant le Brenno qui a pris la forme d’un petit torrent, la Valle Santa Maria offre un magnifique prolongement avec de belles étendues de vertes prairies entrecoupées de beaux bosquets de sapins le tout agrémenté de jolis chalets.
Une longue rampe de 3,4 km sans lacet va remonter la vallée sur une pente à 6,5% sur une longue ligne droite. Une galerie couverte (270 m) et un paravalanche (150 m) viennent interrompre ce long bout droit. À la sortie du paravalanche, la route passe sur un pont sous laquelle coule une cascade. Puis elle s’engouffre aussitôt dans un tunnel long de 70 m.
À la sortie du tunnel, sur près de 1,9 km, la route continue à grimper régulièrement sur une pente à 6% au sein d’un vaste plateau – le Pian Segno – bordé par des sommets situés souvent à près de 2500 m. Franchement, c’est nickel, faire un col situé à 1900 m d’altitude à ce tarif, eh bien vous achetez !
À Acquacalda, c’est le dernier lieu « habité » avec le Centro Pro Natura Lucomagno, une sorte d’éco-hôtel. C’est aussi à cet endroit que la pente lâche définitivement du lest en passant à moins de 5% et ce, durant 5,5 km jusqu’au sommet.
Avant le sommet de l’ascension, vous atteindrez l’Hospezi Santa Maria qui est devenu un restaurant-refuge nommé localement Ospizio del Lucomagno à 1917 m d’altitude. C’est l’occasion de profiter de la vue sur le lac appelé Lai da Sontga Maria.
Attention, vous n’en avez pas tout à fait terminé avec l’ascension du Passo del Lucomagno. En effet, il vous reste encore… 1,3 km pour atteindre le sommet qui a la particularité d’être situé dans une… galerie couverte ! Et qui plus est, ce dernier mesure près de 2 km tout en longeant le lac Lai da Sontga Maria. Vous traverserez à cette occasion la frontière entre les Cantons du Tessin et des Grisons.
L’ascension du Passo del Lucomagno se termine ainsi sur une pente à 4/4,5%. Le col est franchi anonymement (pas de panneau) à 1972 m d’altitude. À noter que la descente du versant opposé est bien sûr amorcée dans la galerie.
Pour encore plus de détails, vous pouvez lire le récit de mon ascension depuis Hinterrhein réalisée en septembre 2024.
VERSANT SUD
via Véloroute n°36
Distance : 39,8 km
Départ : Biasca
D+ : 1704 m
% moyen : 4,5%
% maxi : 9,5% sur 300 m
Toujours au départ de Biasca, cette variante propose d’emprunter la Véloroute n°36. Elle propose plusieurs avantages (ou désavantages…) :
- éviter la Route n°416 jusqu’à Olivone qui est tout de même assez passante ;
- traverser des villages au caractère patrimonial certain ;
- un partie plus « ludique » entre Ponto Valentino et avant de rejoindre la Route n°416 (dans la première épingle après Olivone) avec une belle rampe de 3,9 km où la pente va souvent flirter avec les 9% !
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