Toutes les ascensions à vélo des Alpes !

Étape 6/8 – Jausiers > Beuil

Col de la Cayolle, le dernier « 2000 » du voyage…

Le départ

Jeudi 4 août 2022, levé à 7h. Je fais un check du bonhomme… les jambes vont toujours bien et malgré encore des douleurs aux lombaires, j’ai bien récupéré de l’étape de la veille qui ne s’était pas très bien passée. Je pense que le choix de sacrifier l’ascension du Col de Vars s’est avéré payant.

Il le faudra car aujourd’hui, c’est encore une belle étape qui m’attend sachant que je suis dans l’inconnu par rapport au fait que c’est le sixième jour consécutif que je fais du vélo en montagne avec déjà 468 km et 10 600 m de dénivelé positif au compteur de ce sacré voyage !

J’ai opté pour le parcours V2 qui propose une étape jusqu’à Beuil en franchissant les Cols de la Cayolle et de Valberg sur 90,2 km et 2064 m de D+. Je ferais au final 92,9 km et 2004 m de D+. Pratiquement tout le groupe réalisera ce parcours sauf l’habituel quatuor des costauds Marion, Mathilde, Simon et Vincent (les jeunes quoi !) qui seront sur le parcours V3.

Le parcours V3 est différent dans sa première partie : au lieu du Col de la Cayolle, ce sera un enchaînement des Cols d’Allos et des Champs. La seconde partie est commune au parcours V2 à partir de Saint-Martin-d’Entraunes où il leur restera à gravir le Col de Valberg. Bien sûr, l’addition sera bien plus salée : 110,7 km et 2878 m de D+.

Un bien beau parcours qui serait bien tentant mais j’ai 3 arguments qui me feront réaliser le parcours V2 : le premier est qu’il permet de bien suivre le tracé de la Route des Grandes Alpes, le second est que je serais bien sage après ma défaillance de la veille et le troisième, je ne raterais pour rien au monde le Col de la Cayolle qui depuis mon ascension en 2010 – à l’occasion d’une trilogie Cayolle/Champs/Allos – est resté dans mon souvenir comme l’un des plus beaux cols des Alpes !

2004 m de dénivelé positif

Après tous les préparatifs pour le départ de cette 6ème étape, tout le monde se retrouve dans la cour de l’hôtel de Bel-Air. Avec le sourire bien sûr, les visages ne sont pas marqués, la forme et la santé sont bonnes, ça mérite une petite photo de groupe !

Une partie du groupe prête pour une encore une belle journée (photo Corinne/Sylvie).

Nous avons environ 8 km pour s’échauffer et rejoindre Barcelonnette où débutera la première ascension du jour. Comme lors de la quatrième étape, je me retrouve en tête du groupe mais rapidement tout le monde me dépasse et file à vive allure sur la D900. Je tente de raccrocher le wagon mais bizarrement, les jambes ne répondent pas… ouh la, des restes du contrecoup de la veille ?!

Bon, on se calme tout de suite… je vais gérer à ma façon. D’abord, je laisse franchement partir le groupe. Un peu à regret, mais il faut que je réalise ce que je fais de mieux depuis des années en mode solitaire : rouler à mon rythme !

C’est aussi une façon de me concentrer sur cette étape et de surtout la réussir car je veux absolument effacer mon échec de la veille !

Sur la D900 en direction de Barcelonnette, je lâche le groupe…
L’ascension du Col de la Cayolle va se dérouler en partie derrière ces sommets.


Col de la Cayolle

J’arrive à Barcelonnette qui me rappelle de beaux moments lors de mon séjour en 2010. Ça remonte un peu mais j’ai un net souvenir du Col de la Cayolle : il m’avait énormément plu par son côté sauvage et par son final magnifique.

Avec ses 2326 m, ce sera aussi le dernier col du voyage à franchir à plus de 2000 m d’altitude. L’ascension est très longue avec presque 30 km mais ses 1200 m de D+ à 4,5% sur une pente qui n’excède généralement pas les 7% dans sa partie la plus difficile, en font un « 2000 » accessible.

Pour l’avoir donc déjà gravi, je connais les 2 grandes parties de l’ascension de ce col :

  • une première de 20,2 km qui consiste à remonter la rivière du Bachelard en passant par ses gorges puis par sa vallée jusqu’à Bayasse,
  • une seconde de 9 km qui consiste à pénétrer dans le Parc National du Mercantour au « Pays des Marmottes » !

Col de la Cayolle / Versant NordCol de la Cayolle – 2326 m

Distance : 29,3 km
Départ : Barcelonnette
D+ : 1202 m
% moyen : 4,5%
% maxi : 8,5% sur 390 m

Après avoir franchi l’Ubaye à Barcelonnette, les 4 premiers kilomètres jusqu’à Uvernet-Fours permettent de s’échauffer tranquillement avec un faux plat montant qui n’excède pas les 2%.

Par contre, après être parti avec un beau rayon de soleil, le ciel devient laiteux, pas top pour les photos, mais je ne suis pas contre non plus pour un peu de « fraîcheur » pour cette première ascension.

J’arrive à l’embranchement avec le Col d’Allos à droite et le Col de la Cayolle à gauche, 2 fabuleuses montées…
Pour aujourd’hui, je prends à gauche…
Tranquille jusqu’à Uvernet-Fours.

Après Uvernet-Fours (alt. 1174 m), la route s’enfile dans les Gorges du Bachelard, la pente est toujours douce et le décor est fabuleux car on se trouve au fond des gorges. Je franchis 3 ponts et un tout petit paravalanche durant 4,7 km jusqu’au dernier pont (le Grand Pont, alt. 1326 m), déclivité comprise entre 2 et 4,5%.

Je suis quasiment seul mais un groupe de 3 cyclistes italiens me dépassent… comment je sais qu’ils sont italiens ?! Et bien pour la petite histoire, au moins jusqu’à cette journée, j’ai souvent croisé leur route qui était commune à la mienne depuis Thonon-les-Bains ! Je pense que c’était le seul autre groupe qui réalisait la RGA en même temps que le mien sur cette semaine. Leur logistique était différente : ils étaient 4 et pilotaient à tour de rôle un Combi Volkswagen facilement reconnaissable avec ses peintures bleues et blanches (on l’aperçoit sur la quatrième photo ci-dessous).

Les Gorges du Bachelard.
Une route très étroite… étonnant alors qu’on est sur la RGA !
Un mini tunnel dans les Gorges du Bachelard.
Le Grand Pont (alt. 1326 m), devant le camion jaune, on perçoit le fameux Combi Volkswagen des Italiens.

À la sortie des Gorges du Bachelard qui laissent la place au Val des Fours, j’enchaîne tranquillement sur une route, toujours très étroite (2 voitures ne peuvent se croiser qu’en utilisant des petits refuges aménagés au bord d’un ravin !), qui s’élève peu à peu au-dessus du Bachelard – 2,8 km à 5%. Il y a un petit relâchement – 650 m à 3,5% – juste avant le hameau de Villard d’Abas.

À la sortie des Gorges du Bachelard.
Mine de rien, la route est très étroite, seuls, des petits murets de pierres bordent un ravin !
Au-dessus du petit lacet après le Villard d’Abas qui permet de jeter un coup d’œil vers le Val des Fours, nettement plus ouvert.

Petit coup de cul à la sortie du Villard d’Abas : 565 m à 8% histoire de se rappeler que l’on grimpe quand même un grand col ! Rajoutez 900 m à 6% jusqu’au Pont de Garet (première petite série de lacet) puis un long replat de 2,3 km entre 2,5 et 4% pour atteindre Fours St-Laurent (alt. 1658 m).

Photo prise depuis le Pont de Garet… j’aime beaucoup les gros rochers qui surplombent la route !
Fours St-Laurent, avec Bayasse, c’est fou qu’il y ait des gens qui habitent dans des coins aussi reculés !

Tout en traversant le minuscule mais charmant village de Fours St-Laurent, je fais une petite pause pour refaire les niveaux des bidons à la fontaine car je sais que c’est la dernière avant le sommet (il y en a tout de même une à Bayasse mais il faut quitter la route sur environ 150 m).

Il y a encore un bon de cul – 200 m à 8,5% – à la sortie de Fours St-Laurent mais ça se calme rapidement vers la Chapelle St-Jean Baptiste. Je suis toujours étonné par toutes ses chapelles construites à l’extérieur des villages, les gens avaient une sacrée foi à ces anciennes époques !

Peu après Fours St-Laurent, la Chapelle St-Jean Baptiste coincée entre le bord de la chaussée et le dos de la montagne.
Regard en arrière sur Fours St-Laurent.

Aucune difficulté jusqu’à Bayasse – 4,4 km à 3% de moyenne – même si ce passage est entrecoupé d’un nouveau petit coup de cul de 525 m à 7%, avec une route qui s’élève encore un peu plus au-dessus du Bachelard.

On serait tenté de mettre la plaque mais je préfère la jouer pianissimo pour garder des réserves en vue du final tout proche et surtout de cet après-midi où il y aura encore bien des efforts à fournir avec le difficile Col de Valberg !

En direction de Bayasse, le Val des Fours est franchement ouvert et offre une belle vue sur des sommets marquants du Parc National du Mercantour. À gauche le Vallon de la Moutière (non asphalté) mène à la célèbre Cime de la Bonette. Le final du Col de la Cayolle se déroulera sur la droite.
Le Ventebrun que j’aurais souvent en visu tout au long de la remontée du Val des Fours.
Je ne suis plus très loin de Bayasse…
Toujours ces beaux rochers au-dessus de la tête…
Bayasse, la D902 file à droite pour le final.

Me voilà à l’entrée de Bayasse (en fait la D902 ne traverse pas le village), je fais une petite pause pour faire un petit point. Le cycliste va bien, j’ai veillé à bien rouler « en dedans » pour préserver mes forces. Mon plan de marche fonctionne bien pour l’instant car je ne ressens pas de problème par rapport à mon coup de fatigue de la veille, c’est bon pour le moral. De plus, la température reste clémente en ce milieu de matinée et ça, ça me convient parfaitement ! À noter que le groupe a dû bien avancer et faire aucune pause car je n’ai rattrapé personne !

Résumons la situation par rapport à l’ascension : me voilà donc à Bayasse (alt. 1782 m) avant un pont qui enjambe le Bachelard. C’est aussi le dernier lieu habité que je verrais avant Estenc sur l’autre versant. J’ai déjà réalisé 20,2 km depuis Barcelonette. Il me reste à grimper le final avec 9 km jusqu’au Col de la Cayolle.

Après Bayasse, la D902 bifurque plein Sud. J’attaque d’entrée une série de 3 petits lacets sur une pente moyenne à 6%. Mais après 1,1 km de cet effort, la pente se radoucit de nouveau à 4/4,5% pendant 2,1 km. Le décor, en partie minéral, est sublime, la nature et la montagne sont vierges de toutes constructions avec à droite la Crête de la Pierre Eclatée (alt. 2723 m) et à gauche les Têtes de Peynier (alt. 2607 m) et du Grand Clot (alt. 2658 m).

Bayasse, gardant l’entrée du Vallon de la Moutière.
Une rare photo de vaches pour rappeler qu’il y en partout dans les Alpes !
Sur la gauche, la Tête de Peynier, un sommet qui n’est pas très haut mais qui en impose tout de même.
Un petit coup d’œil en arrière pour profiter de tout le spectacle !
On peut distinguer le passage du Col de la Cayolle.
Le Col de la Cayolle, c’est aussi le pays « officiel » des Marmottes !

Après ce bout droit qui se termine en douceur avec 650 m à 2,5%, un nouveau décor fantastique se dessine juste devant moi avec une forêt de mélèzes accrochée à la montagne et entrecoupée de 2 magnifiques ponts (notamment celui de la « Cascade » situé un peu plus haut).

Il a manqué un bon petit rayon de soleil pour immortaliser correctement cet endroit mais je profite à fond, c’est l’un de mes endroits préférés dans les Alpes !

Je vais enrouler une nouvelle série de lacets (218 m de dénivelé en 3 km à 7% de moyenne) tout en dépassant les 2000 m d’altitude.

Le bout droit se termine en douceur pour…
… pour déboucher sur un décor fantastique (hélas, la photo ne rend pas justice) !

Le premier pont avant d’aborder une série de lacet.

Vue sur le Bachelard depuis le premier pont.
D’antiques barrières en fer forgé bordent la route.
Il y a de très jolies prairies qui apportent un beau vert éclatant…
… se mêlant à l’environnement minéral des sommets environnants.
Beaucoup de gros rochers dans les prairies…
… je les imagine toujours comme des géants de pierre endormis !

Une courte vidéo prise depuis le Pont de la Cascade.

Ci-dessous une vue Google Street View avec un meilleur rendu météo qui vous permet de pleinement ressentir la beauté des lieux !

Après le Pont de la Cascade, je vais grimper le passage le plus difficile de cette ascension avec 400 m à 8,5%. Émerveillé par la beauté des lieux, je ne l’ai pas senti du tout, je suis même pas mal du tout et mon coup de pédale sera agréable jusqu’au col.

Des mélèzes de plus en plus clairsemés vont laisser la place au tout minéral…
Mais que fait ce cycliste sur le bord de la route ?!
Je le rejoins pour observer une… marmotte !
Après avoir en avoir entendu partout crier autour de moi, j’aperçois enfin une marmotte, trop content !
Sur la montagne en face, on peut observer les mélèzes à l’assaut mais qui sont refoulés nettement à une belle encablure du sommet !

Un peu plus haut, je débouche alors sur un nouveau décor, cette fois-ci plus minéral comme tous les cols de plus de 2000 m.

Il me reste 2,1 km toujours à 7% de moyenne pour un dernier effort à fournir jusqu’au sommet de l’ascension. Dans une belle euphorie, je dépasse le Refuge de la Cayolle et atteins le Col de la Cayolle à 2326 m d’altitude.

Le paysage s’ouvre complètement sur des sommets frisants les 3000 mètres… grandiose !
Un beau bouquet d’épilobes en épi (enfin, je crois) qui apporte une incroyable touche de couleur !
Le Refuge de la Cayolle (fermé cet été pour travaux, réouverture prévue en 2024).
Le sommet est en vue…
Petite ambiance fantôme avec des nuages qui chatouillent les hauts sommets environnants…
Les derniers hectomètres, très roulants, c’est bien pour finir !
Col de la Cayolle, altitude 2326 m, le dernier « 2000 » de la Route des Grandes Alpes.
Vue sur le final. Au centre, on aperçoit le Refuge de la Cayolle.
Vue panoramique du Col de la Cayolle.
13 ans après, mon second passage !
Très heureux !

Ma joie est pleine, cette ascension est vraiment superbe et je l’ai bien réussie. Voilà de quoi me remettre en confiance dans mes capacités. Je peux désormais oublier mon revers de la veille et regarder plus sereinement en avant pour la suite et fin du voyage.

Je m’attarde seulement une dizaine de minutes au sommet car l’heure a tourné ce matin en mettant près de 3h15 depuis Jausiers. Il est 11h45, je suis dans les clous par rapport au programme de la journée mais il me reste une longue descente de 20 km jusqu’à Saint-Martin-d’Entraunes où je devrais pouvoir déjeuner.

À l’occasion du franchissement du Col de la Cayolle, je passe du département des Alpes-de-Haute-Provence à celui des Alpes Maritimes. La descente est aérienne car elle s’effectue dans une profonde vallée très ouverte dominée par des sommets qui s’élèvent allègrement au-dessus des 2500 m.

C’est en dessous du Col de la Cayolle que le Var prend sa source… comme lors de mon premier passage en 2010, j’ai le drôle de sentiment de presque voir la mer au loin sachant que le fleuve s’y jette 115 km plus loin au Sud.

Cela veut aussi dire que le voyage a bien avancé depuis Thonon-les-Bains… quand je repense à ce moment-là, la sensation est déjà assez vertigineuse… mais ce n’est pas encore fini, il reste 2 étapes et demie à faire !

J’attaque la descente…
Une magnifique vallée où le Var prend sa source (pile au centre), à gauche, le Refuge de la Cantonnière.

La descente est usante car il y a de nombreux lacets et il faut user très souvent des freins. Dès les premiers hectomètres, la chaleur est soudainement accablante, adieu le soupçon de fraîcheur au sommet de la Cayolle. Les nuages sont encore présents mais le soleil perce de plus en plus et ses rayons commencent déjà à chauffer l’asphalte…

Le paysage a complètement changé, c’est désormais la végétation méditerranéenne si caractéristique qui sert de décor. Il y a aussi un aspect qui m’a marqué au fur et à mesure de ma progression vers le Sud : comme le climat est bien plus clément, la végétation s’étend désormais jusqu’au sommet des montagnes qui montrent ainsi beaucoup plus discrètement leurs pointes rocheuses.

Le passage spectaculaire au niveau du Pont de St-Roch.
Sur la gauche, la route qui file vers Entraunes.

Je fais peu d’arrêts photos car je souhaite rejoindre rapidement St-Martin-d’Entraunes. Je me promets d’y revenir un jour pour faire au moins ce magnifique versant Sud et donc réaliser toutes les photos dont j’aurais envie !

Après Estenc où se trouve la Source du Var, la route a été refaite et sur un beau billard que j’atteins St-Martin-d’Entraunes. Je ne sais pas trop où notre guide Renaud a établi le lieu de pique-nique mais comme ce n’est pas très grand, je l’aperçois en contrebas d’un lacet juste après le croisement avec la route qui provient du Col des Champs.

Juste avant je passe à côté de la petite place où j’avais pique-niqué il y a 13 ans lors de ma trilogie Cayolle-Champs-Allos. Je reconnais le banc où je m’étais installé… je tente de voir si mon téléphone, que j’avais très bêtement oublié, s’y trouvait toujours… mais non ha ha ha.

Je retrouve tout le groupe V2 et c’est toujours avec un réel plaisir que je suis accueilli avec des sourires et des encouragements. Je vois que tout le monde a la forme et a sûrement apprécié le Col de la Cayolle. Le groupe V3 arrive juste après moi. Dans le même temps que le mien, Simon, Mathilde, Vincent et Marion auront grimpé 2 grosses ascensions avec celles des Col d’Allos (2247 m) et Col des Champs (2087 m) !

Petit détail assez surprenant, ils ont essuyé une petite averse dans la descente du Col des Champs ! Ce sera le seul moment de pluie de tout le séjour…

Renaud a dressé le pique-nique de façon impeccable avec tables et tabourets sur un petit parking bien ombragé, c’est parfait ! Tout le monde profite d’une belle pause en plus de la mienne qui a duré 45 minutes. Je crois que c’est le seul pique-nique où j’ai vraiment pu profiter.

Vers 13h, au moment de repartir, je prends mon temps et laisse tout le monde prendre les devants. Je préfère rester dans ma bulle car il faut que je réussisse ma seconde partie de journée. Et dès mes premiers tours de pédales, le scénario est quasi identique à la veille : la fournaise est bien présente ! Bon, je n’ai pas de burger sur l’estomac et l’ascension suivante ne débute pas immédiatement !

En quittant St-Martin-d’Entraunes, c’est un moment très spécial pour moi : désormais, c’est terra incognita ! C’est-à-dire que je ne connais absolument pas la route et les cols jusqu’au terme de cette aventure. Autant vous dire que j’étais très excité de découvrir des coins que je n’ai explorés que sur carte et au travers d’images récoltées sur internet ! C’est pour cela que l’occasion de réaliser cette Route des Grandes Alpes était une sacrée occasion de parfaire mes connaissances sur les grandes ascensions des Alpes du Sud.

Jusqu’à Guillaumes, pied de l’ascension de la seconde ascension du jour, c’est un long faux plat descendant de 11,5 km. Facile, mais il faut gérer la chaleur. J’en profite pour faire une courte pause à Villeneuve-d’Entraunes car il y a une fontaine avec une eau délicieusement fraîche. Je remplis un bidon complet mais je fais une petite erreur en ne complétant pas l’autre bidon… j’allais un peu le regretter un peu plus tard…

Sur la D2022 entre St-Martin-d’Entraunes et Guillaumes, le long du Var.
Peu avant Guillaumes, je vais souvent voir ce type de rocher typique du paysage méditerranéen.

Col de Valberg

J’arrive tranquillement à Guillaumes… le début des nouvelles hostilités va commencer avec l’ascension du Col de Valberg.

Je savais que depuis Guillaumes, il y avait 2 possibilités d’accéder au Col de Valberg :

  • soit en suivant la D28 qui est l’itinéraire officiel de la Route des Grandes Alpes,
  • soit en suivant la D29 qui est une variante passant par Péone. La bifurcation est bien visible en premier lorsque l’on traverse Guillaumes. Pour y être passé une bonne semaine plus tard en balade voiture, cette variante est bien plus plaisante que par la D28. Certes, l’ascension est un poil plus longue avec 14,4 km, mais il y a la traversée de Péone qui est assez divertissante, ce dernier étant blotti au pied de pittoresques pics rocheux surnommés les « Demoiselles », puis il y a aussi le final se déroulant sur une belle série de lacets à l’ombre de pins qui aurait pu m’offrir un peu de fraîcheur bienvenue par cet après-midi à la chaleur étouffante. La pente moyenne est aussi plus « douce » avec 6%.
À Guillaumes, la bifurcation par la D29 via Péone (de plus, l’itinéraire est conseillé aux vélos).

Si c’était à refaire, je choisirais sans hésiter cette variante parce que j’ai encore bien souffert en suivant la D29 qui a été en partie le théâtre d’un four géant !

À la sortie de Guillaumes, j’emprunte donc l’itinéraire officiel de la Route des Grandes Alpes et donc le début de la seconde ascension du jour avec Valberg, une station village des Alpes du Sud qui se trouve à 1h15 de Nice, et qui me fera passer par le col du même nom.

Sur le papier, ça n’a pas l’air d’être trop difficile avec une pente moyenne, certes soutenue avec 7%, mais assez régulière, le tout sur une distance pas trop longue avec 13,2 km… Mais un autre chiffre me faisait un peu peur : ses presque 1000 mètres de dénivelé. De plus, avec le Col de la Cayolle dans les jambes (et les 5 étapes précédentes !), c’est le genre d’ascension que je redoute… surtout que la configuration des lieux et la canicule allaient me donner une bonne idée de ce qu’était l’enfer ! Après avoir connu l’anti chambre la veille dans le Col de Vars, j’aurais été servi !

Col de Valberg / Versant OuestCol de Valberg – 1673 m

Distance : 13,2 km
Départ : Guillaumes
D+ : 889 m
% moyen : 7%
% maxi : 8% sur 900 m

À Guillaumes, la bifurcation par la D28, itinéraire officiel de la Route des Grandes Alpes.

Dès les premiers hectomètres, on est en prise directe avec la pente. C’est du 7% et la déclivité descendra en dessous à de rares moments jusqu’au sommet. Le ton est donné. La température aussi… le ciel qui était assez laiteux ce matin s’est nettement éclairci et laisse donc le soleil dardé ses rayons brûlants sur l’asphalte. Je constatais rapidement qu’il n’y avait pas un pet d’ombre…

Dans les premiers hectomètres à 7%.
Je suis bien sur l’itinéraire officielle de la Route des Grandes Alpes.
Pas d’ombre, je suis exposé plein Sud, le soleil va taper très fort.

Je grimpe doucement car je sais qu’il va falloir gérer la chaleur… mais contrairement au scénario qui est presque identique à la veille dans le début du Col de Vars, je sens que j’ai les jambes et que la digestion du pique-nique s’est bien déroulée…

Dans les 2 premiers lacets, je me distrais avec une belle vue sur la Vallée du Var et un coup d’œil sur le Château de Guillaumes, perché sur un piton rocheux et en fort mauvais état mais un généreux travail de restauration est en train de le sauver.

Vue sur la Vallée du Vars.
Premier lacet, à la sortie, on passe de 7 à 7,5%.
Dans le second lacet, on peut apercevoir le Château de Guillaumes, dit « château de la Reine Jeanne » (en restauration).
Une dernière vue sur la Vallée du Vars.

À l’issue des 2 premiers lacets, la route s’oriente plein Est et suit le Vallon du Riou. C’est assez joli, on distingue une belle piste forestière qui mène à un hameau – Villetalle Basse – perdu dans la montagne. Il y a aussi un gros trou et deux autres plus petits qui laissent l’impression qu’il y avait de très anciens habitats troglodytes (mais après des recherches ultérieures, rien de tout cela).

La route file plein Est en surplombant le Vallon du Riou.

La route suit de manière sinueuse une paroi rocheuse. Cette dernière renvoie très fortement toute la chaleur sur l’asphalte… à cet endroit, le mode four géant est désormais activé… je surveille la température affichée par mon compteur… et c’est la folie !!! En quelques minutes, il passe de 40 à… 45°C !!! J’ai pris une photo pour mémoriser et prouver que c’était malheureusement vrai ! Autre petite anecdote : mon smartphone s’est éteint automatiquement pour se préserver de la surchauffe !

Température maximale affichée par mon compteur !!!

Cette fois-ci, malgré la chaleur qui m’accable, je ne panique pas. Je passe en mode automatique, débranche quelques fusibles dans le cerveau pour éviter de me poser des questions comme le fait de savoir pourquoi je suis là par exemple ! J’avance mètre par mètre, je bois tout ce que je peux mais mes 2 bidons (dont un, rappelez-vous, que je n’avais pas complété un peu plus tôt à Villeneuve-d’Entraunes) se vident désespérément vite…

Un peu assommé, je m’autorise un petit arrêt à l’abri d’un petit pin solitaire qui m’offre un tout petit bout d’ombre. Je sors de ma sacoche une banane mise de côté ce matin au petit-déjeuner. Sur le coup, je n’ai jamais avalé quelque chose d’aussi bon ! En plus de m’avoir un peu revigoré, elle a en partie étanché ma soif. J’ajoute par-dessus une pâte de fruits pour maintenir ma barre de vie à un niveau acceptable et c’est reparti.

Le Vallon du Riou, c’est joli mais jamais vu un coin aussi chaud !
Des rochers sympas au bord de la route mais pas d’ombre…
Une passerelle à une seule voie sur la D28.
Pente toujours soutenue à 7,5/8% dans la partie haute du Vallon du Riou.

En me hissant dans la partie haute du Vallon du Riou, mes bidons sont presque vides et les quelques gorgées d’eau chaude n’étanchent pas ma soif qui occupe une bonne partie de mon esprit.

J’essaie de me distraire en observant un nouveau décor qui se met en place. Un nouveau et large lacet me fait partir dans le sens opposé et prendre de la hauteur. Un petit vent me rafraîchit le visage et aux alentours des 1300 mètres d’altitude et à la faveur de nuages qui masquent le soleil, la chaleur lâche enfin du lest ! Elle déclinera ainsi jusqu’au sommet de l’ascension, je ne vous cache pas que ça m’a fait un bien fou et que je n’ai pas regretté qu’il fasse un peu moins beau !

Un autre décor se met en place, plus vert mais paradoxalement sans ombre sur le bord de la route !
Un beau lacet à mi-ascension.
Une belle vue sur les lacets qui se superposent.

J’ai tout de même très soif, j’ai envie d’eau fraîche. Je tente ma chance en faisant un tout petit détour au chalet de Jatin pour tenter de trouver de l’eau. Je frappe à la porte, personne. Je regarde s’il y a un robinet extérieur, rien ! Je reprends ma route… je retenterais ma chance plus loin… il y a un petit hameau, celui de St-Briès… mais là aussi, c’est complètement désert, limite abandonné, et surtout pas de fontaine salvatrice ! Décidément…

J’arrive près de St-Brès (juste au centre), j’ai soif…
À St-Brès, un hameau désert et sans fontaine !

Dans tous les cas, je n’aurais pas croisé grand monde. La route a été très tranquille avec une circulation automobile très calme. Le ciel est désormais bien couvert, ça s’est considérablement bien rafraîchi, la température est redescendue vers 22/23°C, complètement fou ! Et il me semble sentir quelques gouttes mais finalement fausse alerte !

Après St-Brès, la déclivité a lâché un peu du lest en tournant entre 6,5 et 7% mais je suis bien las, et bien sûr, comme je suis pressé d’en finir avec cette ascension qui n’offre finalement rien de bien distrayant dans sa deuxième moitié, je commence à la trouver un peu longue…

Au Sud, des sommets méconnus noyés dans un ciel orageux…
Quelques arbres mais trop tard, le soleil s’est caché (enfin !) et il fait plus frais (encore un paradoxe !).
Entre l’Adrech de Forche et la Cime du Pra, on distingue une partie du domaine skiable de Valberg.
À cet endroit, peu avant une déchèterie, je croyais bientôt en terminer mais il restait encore un bon kilomètre !

Enfin, après être passé à côté d’une grosse déchèterie, un ultime lacet annonce le final. Et il faudra que j’y jette toutes mes forces restantes car la pente fera un baroud d’honneur avec un bon 8% de moyenne sur 900 m !

Mais ne connaissant pas du tout les lieux, je vois un panneau qui annonce aire du Col du Vasson. Tiens, connais pas, un col intermédiaire ? Bizarre, bizarre… finalement, j’ai appris par la suite que le Col du Vasson est un col muletier situé à 1705 m d’altitude près de Valberg. Étant tout de même situé à 1 bon kilomètre à vol d’oiseau de cette aire, pourquoi ne pas l’avoir appelée aire du Col de Valberg ?!

C’est donc dans un virage assez court que je franchis enfin – l’effort se fait jusque dans le milieu du virage ! – le Col de Valberg à 1662 m d’altitude.

Col de Valberg en vue… une pancarte indique aire du Col du Vasson mais ne pas s’y fier !

Depuis le col, il y a une belle vue sur Valberg. Bon là, un rayon de soleil n’aurait pas été de refus pour faire une jolie photo ! Ce sera pour peut-être une autre fois. Je constate que géographiquement, ça ne ressemble pas à un col. Je fais un autre arrêt 150 m plus loin… au panneau du col. On est plus à un paradoxe près car l’altitude affichée est de 1672 m au lieu de 1662 m !

Mais cela s’explique par le fait qu’après le col, la route continue à monter mais tout doucement à 3% sur près de 550 m jusqu’à arriver à un point culminant de 1680 m d’altitude. Puis c’est une gentille descente de 700 m jusqu’à l’entrée de Valberg.

Depuis le Col de Valberg, on a un joli panorama sur Valberg.
Après une montée assez éprouvante, je crois que je peux tirer la langue !
Le panneau du col est situé à environ 150 m du col !
En direction de Valberg.
Panorama Nord au Col de Valberg.

La fin de l’étape

Il est 15h50 et me voilà à Valberg. Avec les nuages gris, la station n’est pas très avenante, il y a pas mal de travaux concernant l’immobilier qui ne semble pas connaître la crise. Malgré le manque de neige de plus en plus fréquent chaque année, cette station du Sud située à 1700 m d’altitude (les sommets du domaine skiable sont à 2000 m maxi) doit pourtant connaître des saisons assez moyennes… Mais elle doit avoir du succès en été car il y a du monde qui se promène.

Comme il ne me reste plus que 6,5 km de descente jusqu’à Beuil, j’ai le temps de faire une bonne petite pause et surtout d’étancher ma soif ! Je m’attable à la terrasse d’un bar et commande un Perrier. Je regarde la carte… mince, il n’y a pas de tarte aux myrtilles comme depuis le début du voyage ! Dommage mais pour me consoler, je me rabats sur une chouette gaufre au sucre glace.

Mais pour rattraper le coup, je suis revenu à Valberg la semaine suivante en promenade voiture avec mon épouse et j’en ai trouvé une ! Je l’ai bien sûr dégustée en guise de clin d’œil !

Je profite de ma pause en savourant un air bien frais qui m’oblige même à mettre le coupe-vent… il fait désormais 21°C ! C’est fou, quand je pense qu’il faisait 45°C plus tôt dans l’après-midi ! C’est le seul moment de fraîcheur que j’aurais pendant le voyage.

À l’entrée de la Station de Valberg.
Une sculpture rigolote devant la terrasse du bar.
Pas de tarte aux myrtilles mais une chouette gaufre au sucre glace !

Après une bonne pause de 25 minutes, c’est reparti pour la fin de l’étape. Elle sera très facile car il reste 6,5 km jusqu’à Beuil et est essentiellement en descente. Au centre de la station, je franchis le Col du Quartier (1673 m). Bien que je l’eusse noté, je ne m’en rends pas compte et j’oublie de faire une photo en filant rapidement dans la descente.

Au fur et à mesure de la descente, je constate que le paysage est très joli et surtout qu’il contraste avec le paysage méditerranéen présent depuis le Col de la Cayolle. L’environnement est très vert avec un mélange de sapins et pins, de feuillus et de prairies qui donnent une forte impression d’être dans les Alpes du Nord !

Je dois fournir un petit effort supplémentaire en en traversant la Station de Beuil-les-Launes (sympa car elle a gardé tout le caractère du village d’origine) avec un petit faux plat montant qui me guide vers une chapelle qui a donné son nom au Col de Sainte-Anne (1551 m). Cette fois-ci je n’oublie pas de prendre une photo souvenir.

Col de Sainte-Anne (1551 m) et sa jolie chapelle.

Allez, il ne me reste plus qu’à me laisser glisser jusqu’à Beuil. Ce dernier est un très joli village niché dans un bel écrin de verdure. J’adore !

Je boucle cette 6ème étape en réalisant 92,9 km et 2004 m de D+. Encore une grosse journée… mais à part mon coup de chaud dans la première partie du Col de Valberg, elle s’est bien déroulée. Les jambes ont bien répondu mais le corps est un peu las avec les lombaires toujours en vrac après de gros efforts. Le mental est tout de même au beau fixe : un Col de la Cayolle toujours aussi magnifique et une ascension inédite de Valberg, voilà de quoi me satisfaire pleinement !

Chouette vue sur Beuil.
Le Col de Ste-Anne vue depuis Beuil.

Je déniche l’Hôtel Génépi qui se trouve au centre du village. Accueil très sympa, une charmante demoiselle m’offre un verre d’eau fraîche pour me désaltérer. Il y a une belle terrasse qui permet d’admirer le paysage environnant.

Je découvre ma chambre, je la trouve assez chouette et c’est beaucoup mieux que celle, assez spartiate, de Jausiers. Il est 16h40, cool, j’ai le temps de faire ma lessive et de me reposer un bon petit moment avant de profiter… d’une nouvelle séance de massage !

La séance de massage (30 minutes) a été réalisée par Rodolphe Bizet, un ostéopathe. Elle a donc été plus technique avec un travail spécifique pour « soulager » les lombaires toujours douloureuses depuis le second jour. L’échange a été très sympa car c’est aussi un cycliste et un bon puisqu’il roule beaucoup avec des circuits allant jusqu’à Nice. Pour ceux qui connaissent la région, je vous laisse imaginer le dénivelé de ouf pour chaque sortie !

À noter que nous avons eu un très bon repas à l’Hôtel Génépi en mode gastronomique ! Entrée, plat et dessert aux petits oignons pour récompenser les sportifs gourmands comme moi !

Suite du voyage avec l’étape 7…


Vous pouvez télécharger le tracé GPX à l’aide du parcours Openrunner :

  1. Salut Joris, 🙂

    Ah dit, tu m’as fait transpirer rien qu’en lisant !! J’ai chaud maintenant !

    Tes photos sont superbes, je ne connais pas du tout ce secteur et c’est sublime !!

    Bravo pour cette étape !! Hâte de voir la suite de la semaine barbecue !! xD

    A bientôt Joris !

    • Hello Idris,
      Ha ha ha, la semaine barbecue, tu l’as bien dit !
      Oui, à partir de la fin du Col de la Cayolle, c’était terra incognita et c’était une sacrée chance de rouler et de découvrir ce nouveau coin (Haute Vallée du Var/Valberg/Beuil) qui est assez enclavé dans les Alpes à mon sens, surtout quand on vient du Nord et aussi un peu du Sud car il faut franchir soit les Gorges de Daluis ou les Gorges du Cians.
      La suite est en cours de réalisation, un peu de patience !
      À bientôt !

  2. Henrion

    Superbe article encore une fois 😉 Je regarde par ma fenêtre et je ne vois que pluie et vent 🙁 merci pour nous mettre un peu de soleil dans la tête et continuer à nous motiver pour nos futures balades !

    • Bonjour Jean-Marie,
      Merci pour ce gentil commentaire !
      Oui, le temps n’est vraiment folichon en ce début d’année, pas facile aussi du côté de Dijon de sortir le vélo… mais nous avons tellement besoin d’eau !
      Patience, le vrai printemps va bien finir par arriver !
      Bon dimanche !
      PS : comme il pleut, c’est aussi une bonne occasion de me mettre à l’écriture du récit de l’étape suivante 😉

      • Guildian74

        Salut Joris,
        Superbe de te lire. On a l’impression d’être avec toi. On ressent presque la chaleur.
        Très belles photos.
        Petite remarque: peux-tu mettre un lien en fin de page vers la page suivante comme tu le faisais sur les premières étapes stp?
        Car avec un smartphone pas facile de tout remonter pour redescendre après sur la bonne page.
        En tout cas continu comme ça…

  3. LESUEUR Jacques

    Enfin j’ai trouvé un petit moment pour prendre connaissance de la suite de ton voyage à vélo… toujours aussi agréable à lire malgré la chaleur lors de ces difficiles montées…. Bravo pour ton courage et ta persévérance !
    On a le plaisir de voir ces vues de montagne magnifiques.
    Papa.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén