La Bérarde – 1713 m – se trouve au fond de la Vallée du Vénéon. Cette ascension en cul de sac pour atteindre ce centre réputé pour la pratique de l »alpinisme et de l’escalade est l’occasion de faire une belle incursion au coeur du Massif des Ecrins.
A la vue de son profil, son ascension ne paraît pas trop difficile mais elle dissimule plusieurs aspects dont il faudrait se méfier :
- l’ascension est longue : 27,3 km, par ex si vous roulez à 14 km/h, il faudra compter 2 heures pour en venir à bout,
- le dénivelé positif est considérable : 1036 m,
- 2 redoutables passages : 1,5 km et un autre de 2,5 km à près de 10% de moyenne.
Mais le cadre somptueux et un final assez facile vous ferons sans aucun doute passer un bon moment.
Pour ma part, j’ai réalisé cette ascension en août 2013 après avoir grimpé le Col d’Ornon > Mon récit sur bosses21.com
Distance : 27,3 km
Départ : le Clapier (vallée de la Romanche)
D+ : 1036 m
% moyen : 4,5%
% maxi : 11,5% sur 400 m
Roman Bernard
J’y suis allé (en voiture) récemment pour faire une rando (pédestre) au-dessus du refuge de la Lavey.
Et j’ajoute la Bérarde à mes futures ascensions cyclo ! Les lacets pour monter à Saint-Christophe-en-Oisans ont l’air infernaux.
alpes4ever
Hello Roman, oui c’est une superbe ascension dans un magnifique décor. Les lacets sont costauds mais se montent finalement assez bien. Sinon, un petit récit de ma montée en 2013 : https://www.bosses21.com/ma-collection/2013-2/alpes-sortie-n2/
Roman Bernard
Gravie aujourd’hui ! Les lacets de Saint-Christophe se sont en effet bien montés, ce qui a vraiment été dur c’est le raidard après Bourg d’Arud !
À la redescente de la Bérarde je suis resté en roue libre, contemplant le paysage…
alpes4ever
Roman, oui le raidard après Bourg d’Arud casse bien les pattes car c’est la première grosse rupture de pente. Sinon oui, le décor est incroyable entre St-Christophe et la Bérarde !
Roman Bernard
J’étais cette semaine au camping de La Bérarde et la route a été bloquée deux fois (y compris pour les piétons et cyclistes) à la suite de deux éboulements consécutifs aux orages de jeudi soir : https://www.ledauphine.com/environnement/2021/08/15/isere-nouvel-eboulement-sur-la-route-de-la-berarde .
La route est rouverte, mais ce genre d’événement pose la question de la pérennité de cette route, comme celle du Mortier dans le Vercors ou du col de la Charmette en Chartreuse. (Sans parler du fait qu’en voiture, La Bérarde est assez flippante.)
alpes4ever
Bonjour Roman,
Déjà en 2013, il y avait une signalisation (à partir de Champhorent je crois) qui indiquait qu’il pouvait y avoir des éboulements.
Il y en a régulièrement (j’ai suivi un peu les infos sur internet) et c’est géré normalement par les services du coin.
Généralement, ce sont plus des gravats qui tombent sur la chaussée, donc ça peut être vite dégagé.
Par contre, ce sera plus compliqué si c’est un bout de route qui s’effondre…
Mais je ne pense pas qu’elle sera fermée un jour car la Bérarde est une destination touristique (et base) essentielle pour les randonneurs et alpinistes.
Roman Bernard
C’est mon endroit préféré sur Terre, mais je vais essayer de ne plus y monter en voiture, le passage hyper étroit sans muret ni barrière me donne des sueurs froides.
Par contre, monter matos de camping + matos de montagne à vélo… va falloir que je me mette au vélo-cargo !
Saint Sulpice
J ai longtemps pris cette route en voiture et en vélo j aurais moins besoin de pencher la tête pour admirer ce grandiose paysage ! Que de joyaux réunis dans le même Ecrin ! Quelle chance !
FrancoisB
Bonjour Joris.
La Bérarde est un peu paradoxal : c’est une route finalement assez encaissée, où la vue sera toujours arrêtée par une falaise ou une montagne, mais c’est l’une des rares où je me sens vraiment en montagne, le vélo devenant presque secondaire, devant la majesté et la beauté de la nature environnante. C’est particulièrement vrai une fois à St Christophe (et les difficultés) derrière soi.
Départ des Clapiers. La route est plutôt plate ou avec de très abordables montées pour se mettre en jambe et en coeur. On passe Venosc et Bourg d’Arud.
Juste après le pont sur le Vénéon, la pente s’accentue, mais ça reste très accessible jusqu’à l’épingle à gauche et un peu au delà… Puis, ce qu’on avait vu au loin devient réalité, un put@@@ de raidard sur 1,8 km, toujours entre 9 et 11% (au moins). Ah, ça calme !!! … et ouf ça se calme au passage du pont juste après le barrage. On peut profiter de la couleur magnifique du tempétueux Vénéon, ce vert bleu ardoise si caractéristique.
On profite des 2 km suivants pour s’alimenter et boire, car la suite n’est pas facile facile. On la voit au loin, sur la gauche, une route tout en haut, accrochée à la falaise. Evidemment, pas d’alternative, c’est là qu’on va ! Haut les coeurs !
Cela commence par 4 lacets, bien assez raides, mais les épingles permettent d’avoir quelques coups de pédales de répit. On note les impacts de rochers sur le bitume. Pas sûr que le casque cycliste soit bien efficace contre de tels blocs … Ne trainons pas ! Après le dernier lacet, on monte à flanc de montagne, souvent creusé dans la roche. Il n’y a plus de répit, il faut s’accrocher car ça monte sévèrement, tout le temps entre 8 et 10 % au moins pendant 1 km avant de nouveau deux petits lacets guère reposants. On passe un petit pont (tout plat, profitez de ces quelques mètres moins raides!!) au dessus d’une impressionnante gorge hyper encaissée où le torrent a fait son trou, qui annonce la proche délivrance dans 500 m. Encore deux lacets très raides pour contourner le cimetière de St Christophe, où repose le fameux Gaspard de la Meije et encore tant d’autres guides et alpinistes qui ont exploré ce massif des Ecrins.
Une fois à St Christophe, plus rien ne s’oppose à rejoindre la Bérarde. Certes, il reste des petites montées, de beaux faux plats (à force de gravir 10%, les pentes à 3% ressemblent à du plat … sauf que l’on n’y fait pas du 30 km/h !!).
Pour la suite, difficile de décrire le parcours car on n’est plus là pour faire du vélo, mais juste profiter du paysage, des différentes vallées qui s’ouvrent vers la droite, vers la gauche; des hameaux que l’on traverse, des panoramas, sur cette petite route où les rares voitures peinent à se croiser.
La vallée s’élargit vers la fin, il y a plus de soleil, plus de lumière. On est vraiment en montagne et ça fait un bien fou.
Le goudron est parfois un peu approximatif, mais reste vraiment très acceptable (rien à voir avec Sarenne!).
Le point d’arrivée est la chapelle de la Bérarde (passer la barrière et les 3 m de pavés). Il y a une fontaine, un café une mini-épicerie. Le bonheur.
La descente est sans histoire, on y va tranquille.
Le retour au Clapiers est bien roulant, on reprend l’habit du cycliste sportif pour appuyer fort sur les pédales et tenir une bonne moyenne jusqu’à la voiture.
alpes4ever
Bonjour François,
Merci pour ce joli récit qui me rappelle de beaux souvenirs : https://www.bosses21.com/ma-collection/2013-2/alpes-sortie-n2/
Cette ascension fait malheureusement partie des montées méconnues (comme la plupart qui doivent se faire en aller-retour) mais la richesse de cette magnifique vallée qui s’enfonce dans le Massif des Écrins est à découvrir aussi bien à l’aller qu’au retour. Et c’est mille fois vrai : à la Bérarde, on se sent définitivement à la montagne !
Roman Bernard
À noter, pour les chasseurs de cols : à Venosc, vous pouvez faire un détour jusqu’au hameau en cul-de-sac du Collet (on le voit bien d’en bas car il y a une antenne-relais imposante) : https://www.centcols.org/util/geo/visu.php?code=FR-38-1191 .
Cela rajoute environ 240 m de D+ et 2×2,4 km.
Roman Bernard
Une bien triste nouvelle pour les amoureux de la Bérarde : une crue catastrophique du Vénéon a englouti le hameau, les habitants ont dû être hélitreuillés et plusieurs maisons ont été détruites. La route est évidemment coupée : https://x.com/GaetanHeymes/status/1804087847097360396 .
alpes4ever
Merci Roman pour l’info… une bien mauvaise nouvelle pour ce petit bout de paradis 🙁 je l’ai relayée à la une du site !