Le Col du Galibier – 2642 m – est une des ascensions les plus célèbres des Alpes. À cheval sur les départements de Savoie et des Hautes-Alpes, il est le quatrième plus haut col routier des Alpes françaises.
Construite à partir de 1880 et achevée en 1891 par le percement du tunnel à 2543 m, cette route plus que centenaire s’est élevée en 1976 de 89 m supplémentaire pour atteindre le véritable col géologique du Galibier.
Trait d’union entre les Alpes du Nord et du Sud, son ascension présente un beau défi surtout par son versant Nord.
VERSANT NORD
Distance : 18,2 km
Départ : Valloire
D+ : 1239 m
% moyen : 7%
% maxi : 9,5% sur 1020 m
Depuis Valloire en Savoie, comptez 18,2 km d’ascension avec 1239 m de dénivelé à 7% de moyenne. Gros morceau que ce Col du Galibier sachant que les 8 derniers kilomètres sont situés au-dessus des 2000 mètres ! Mais l’ascension devient monstrueuse si vous partez de St-Michel-de-Maurienne, toujours en Savoie, car pour joindre Valloire, il vous faudra un autre col, celui du Télégraphe et ce dernier n’est pas un tendre !
Résumons : Télégraphe + Galibier, ça donne ces chiffres vertigineux : 12+18,2 = 30,2 km d’ascension positive avec 851 + 1239 = 2090 m de dénivelé (avec une descente de 4,7 km entre le Col du Télégraphe et Valloire, comptez donc 34,9 km au total), le tout à 7% de moyenne !!!
Tous les détails de la montée du Col du Télégraphe sont sur cette page.
Au départ de Valloire (alt. 1403 m), l’ascension se découpe en 3 parties assez distinctes :
- Depuis Valloire, vous allez remonter, sur une route assez rectiligne, le Torrent de la Valloirette. L’ascension démarre tranquillement avec une pente comprise entre 4 et 6% sur les 1200 premiers mètres mais à la sortie d’un petit rond-point, vous aurez une vision assez nette d’un raidard à se coltiner, pas cool ce dernier : 1,2 km à 8% ! C’était juste une petite piqûre de rappel pour bien penser que vous grimpez un col hors catégorie ! Heureusement, les affaires se calment au niveau du hameau des Verneys. Vous serez tenter de mettre la plaque sur les 2 kilomètres suivants car la déclivité n’excède pas les 3% d’autant que le décor devient grandiose mais gardez-en sous la semelle pour la suite. La pente reprend ses droits aux abords d’un double lacet sous le hameau de Bonnenuit : autour des 7-8% jusqu’au Plan Lachat situé au 10 ème kilomètre où vous pourrez avoir une magnifique vue, non pas sur le col mais sur le Montagne du Grand Galibier (alt. 3228 m).
- Après avoir pris largement l’un des plus célèbres virages de France – le Plan Lachat, qui offre un replat de 570 m à 4,5% – vous aborderez la seconde partie de cette ascension. Il reste encore 7,8 km jusqu’au Col du Galibier. La route se cabre soudainement et attaque le flanc raviné de la Roche Olvéra (alt. 2662 m). L’effort est intense : la pente descendra rarement sous les 8%, l’air est plus rare, vous êtes à plus de 2000 m, les virages offrent peu de replat, le summum est atteint avec le passage au niveau des Granges du Galibier : 790 m à 9% de moyenne et un virage assassin à 12%… À la suite, un passage rectiligne mais salvateur avec 1355 mètres à 7,5%.
Noter qu’à l’issue ce passage, vous pouvez chasser très facilement un col, juste dans un virage où pour le valider (si on reste sur la route, ça ne compte pas !), il faut quitter la route et emprunter une piste sur quelques mètres. Pas de panneau mais vous serez bien au Collet de Plan Nicolas à 2406 m d’altitude.
Il faudra remettre un coup de collier à l’approche du tunnel du Galibier avec une petite série de lacets – 1800 m à 8/8,5% entrecoupée d’un petit replat de 220 m à 6,5% – où vous pourrez enfin avoir une vue sur le Col du Galibier. - Arrivé au Tunnel du Galibier (alt. 2543 m), ce dernier étant interdit aux cyclistes, vous n’aurez pas d’autre choix que d’aborder la partie finale : 1 dernier kilomètre à la vue est déprimante où il faut rassembler tout son courage et lancer ses dernières forces dans une dernière série de lacets assez abruptes avec 99 m de dénivelé à 9,5%. Vous atteindrez ainsi le Col du Galibier à 2642 m d’altitude. La récompense est un panorama magnifique sur le Massif des Grandes Rousses au Nord et le Massif des Ecrins au Sud.
VERSANT SUD
Distance : 8,6 km
Départ : Col du Lautaret
D+ : 585 m
% moyen : 7%
% maxi : 9,5% sur 900 m
À partir du Col du Lautaret (alt. 2057 m), dans le département des Hautes-Alpes, ce versant est plus court avec seulement 8,6 km de montée. Comptez tout de même 585 m de dénivelé à 7% de moyenne. Même plus car pour atteindre le Col du Lautaret, il faudra vous coltiner une longue, très longue ascension depuis Le Bourg-d’Oisans (34 km à 4%) ou depuis Briançon (28 km à 3%), autant vous dire que les forces seront un peu entamées !
Cette ascension du versant Sud se grimpe quand même plus facilement que le versant Nord. La pente est très régulière – autour des 7% – sur une route assez large avec un bon revêtement, le tout dans un magnifique décor. Au passage à côté du Monument Henri Desgrange (fondateur du Tour de France), la pente se fera même un peu plus douce avec près de 800 m à 5,5%. Profitez-en bien, car comme pour l’autre versant, vous délaisserez le Tunnel du Galibier interdit aux cyclistes pour gravir un sublime final de 900 m à 9,5% de moyenne. Attention, parfois le vent du Nord s’engouffre dans la brèche du col et peut donner un caractère encore plus difficile à l’ascension de la dernière rampe !
VERSANT SUD par l’ancienne route – Uniquement en VTT
Le tracé de la route sur le versant sud était totalement différent jusqu’en 1947, date de la construction des tunnels paravalanches entre Briançon et le col du Lautaret. L’ancienne route était à l’est de la route actuelle et présentait une pente nettement plus forte (les six derniers kilomètres à presque 10 %). L’ancien et le nouveau tracé ne se croisent jamais avant le monument Henri Desgrange (source wikipedia).
Et voici une autre info beaucoup plus instructive sur l’histoire de cette ancienne route : cyclotourisme-grenoble-ctg.org/CTG/une-histoire-de-la-route-du-col-du-galibier (source Lucien Chevalier)
Distance : 6,5 km
Départ : D1091 (sous le Col du Lautaret)
D+ : 672 m
% moyen : 10,5%
% maxi : 13% sur 450 m
Sachez que cette route existe encore… mais sous forme de piste. Vous pouvez consulter cet article très intéressant sur le site de VTT Nature. Le départ se fait juste après le Refuge des Sestrières, à environ 2 km du Col du Lautaret sur la route de Briançon. Vous pouvez aussi consulter le profil plus bas dans cette page… et découvrir les paramètres (10,5% de moyenne !!!) de cette terrible ascension ! La question est de savoir si vous voudriez la faire… et vous amusez, un jour, à en « réaliser » la réponse !
Anthony84C
Bonsoir Joris.
Juste pour signaler que l’entrée du tunnel du Galibier est à 2556m d’altitude, ce qu’indique un panneau, mais à l’intersection juste avant, qui sépare la route du tunnel de la route des cyclistes et motards, l’altitude est entre 2540 et 2543m selon des mesures pratiquées sur Géoportail.
Ce dernier kilomètre (du moins 1,02 km) est donc peut-être plus corsé que cela tel qu’on le voit à vue d’œil ! Néanmoins pour ce qui est de l’altitude indiquée à 2642m au sommet du col sur les cartes IGN, j’arrive péniblement à dépasser les 2640,5 m en mesurant sur Géoportail.
Un col que j’ai grimpé trois fois notamment sur l’Etape du Tour 2011 et la Marmotte 2017. Bizarrement, il me fait moins mal que le col de la Croix de Fer.
alpes4ever
Bonjour Anthony, effectivement tu as raison pour l’altitude de l’intersection avant l’entrée du tunnel, je modifierais cela prochainement. Pour l’altitude finale, on gardera les 2642 m 😉 ! Il est vrai que lorsque l’on utilise le système de mesure de l’altitude de Geoportail, on a une différence qui peut varier de 2 ou 3 mètres en général. Cette dernière est à prendre avec des pincettes !
Roman Bernard
C’est évident mais quand même marrant le contraste entre les cyclos qui partent du Lautaret, et ceux qui démarrent du Bourg d’Oisans ou de Valloire… les appréciations sur la difficulté ne sont curieusement pas les mêmes !
alpes4ever
C’est vrai que les ascensions du Col du Galibier depuis le Col de Lautaret ou de Valloire sont un peu faussées ! C’est selon les niveaux quoi… quand j’ai grimpé la première fois le Galibier, j’étais totalement novice dans le vélo, c’était mon second « 2000 » que j’avais grimpé depuis la Grave en passant par le Col du Lautaret qui était donc mon premier « 2000 ». Le lendemain, j’avais fait la montée depuis Valloire, c’était déjà énorme pour mon niveau ! L’année dernière, j’ai fait la totale avec Télépgraphe + Galibier, et donc valider un « vrai » Galibier !
Roman Bernard
Pour ma part, habitant à Grenoble, il est logique de partir du Bourg d’Oisans. Cela dit, c’étaient mes deux premiers 2000 aussi. Lautaret facile, mais le Galibier avec le Lautaret dans les pattes, plus dur ! Le dernier kilomètre à 9,5% a piqué, mais comme l’arrivée est bien dégagée, il y avait vraiment un effet galvanisant.
Christophe Grandjanin
Je l’ai passé 3 fois. Une première fois depuis St Michel de Maurienne et donc le Télégraphe. Ce jour là, je suis encore descendu au Col du Lautaret pour remonter le Galibier une deuxième fois le même jour.
La troisième fois lors d’un brm400 qui partait de Grenoble. Le Galibier depuis Grenoble, c’est pratiquement 100 km d’ascension. Ensuite, il y avait encore l’Iseran à grimper, mais c’est un autre col. 🙂
Gazdonf
Clap de fin pour ma saison alpestre, fenêtre méteo favorable alors je file pour un enchaînement Télégraphe / Galibier sauf à ce que le mois de Septembre nous offre de belles journées ensoleillées et pas trop fraîches.
Auquel cas….
Je n’ai rien à ajouter à ton récit, il est l’entier reflet de ce que j’ai vécu hier.
Le Télégraphe est une formalité en le montant à son rythme, c’est ensuite à la sortie de Valloire qu’on prend un coup sur la tête…avec cette rampe en ligne droite digne d’une piste de montagne pour coucou à hélices, il ne manquait plus que le marquage au sol et la chaussette rouge et blanche.
Ensuite si on se cale bien jusque Plan Lachat, c’est assez soft.
Mais on comprend vite, aux reflets du soleil dans les vitres des véhicules, ce qui s’annonce….
Le fameux virage à droite après la petite cahute et après c’est un peu débrouille-toi comme tu peux.. 😉
Même pas pu faire un beau sourire aux photographes, un comble….
Après les Granges du Galibier tu as intérêt à trouver du positif pour imaginer te hisser sur ce que tu devines à peine au loin, là-bas, le Graal !!!!
Sur le dernier Km, tu es comme porté par la délivrance toute proche…. et enfin tu y es !!!!
Je m’attendais à plus de circulation, je n’en n’ai pas eu beaucoup plus que dans la Colombière.
Je n’ai pas profité pleinement de la descente car j’ai pris pas mal de photos tellement les paysages offerts sont grandioses…
J’ai rencontré un gars sympa que j’ai pris en photo, on a discuté le bout de gras lui était parti de Thonon et aller voir la Méditerranée…. un autre programme….
A quand et ou le prochain ?
Madeleine ?
Glandon/Croix de Fer ?
Encore merci pour ta bible du D+ 🙂
Yannick VINCENT
Il y a un circuit sympa à faire en partant de Bourg d ‘Oisans Alpe d’Huez/Sarenne/Lautaret/Galibier et descente par la même route que la montée
Fait en 2019 dernier entraînement avant le tour du Mont Blanc
alpes4ever
Oui Yannick mais c’est pour les costauds 🙂 ! Et ce Tour du Mont Blanc (un truc de dingue), tu l’as réussi ?
Yannick VINCENT
Oui je l’ai réussi mais en mode « tranquille » en 3 jours
Gazdonf
Deuxième ascension du Fameux, big, énorme, M.Y.T.H.I.Q.U.E, Galibier !!!!
Je découvrais l’année passée et j’avais assez payé pour voir tellement asphyxié après Plan Lachat, j’avais été obligé de faire une grosse pause au niveau du Collet du Plan Nicolas….
L’après Valloire est toujours aussi lassant, j’y ai connu un petit coup de mou après un Télégraphe facile…
Passé l’altiport j’ai déroulé facile jusque Plan Lachat voyant passer les fusées de la Haute Route..
Pas du tout amoindri par l’altitude, le temps était pour le moins frais voire très frais en haut, des conditions qui me sont plus favorables que le cagnard de l’an dernier.
C’est tout de même LE col des Alpes qui en fait rêver plus d’un, pas le plus beau certes mais celui-là il est à part des autres.
Tu te sens vraiment tout petit au milieu de toute cette minéralité, c’est juste prenant….
On terminera pas descente humide et froide vers le Lautaret, l’orage gronde et la pluie entre en scène sur la route du Monetier les bains.
lionel
Grimpé samedi à l’occasion de la Trilogie de Maurienne, un col mythique en effet, le Télégraphe avec le départ à froid a été compliqué au pied et dans le dernier km, mais au milieu, j’ai fais 5 km avec les premières féminines avant de sauter, puis descente sur Valloire.
Et ici j’ai adopté un train raisonnable pour passer le col, j’ai perdu 40 place en 7 km sur la fin, l’allergie au Pollen m’a flingué (le lendemain j’ai dû abandonner tellement, j’étais mal au bord de l’asphyxie avec les pollens, grimpé le Mollard à 6 de moyenne c’est pas normal).
Mais pour le coup expérience à refaire en condition et sans ces fichus pollens et une couronne de 32 qui veut pas montée. Ici on voit la différence entre nos cols Auvergnats long et irrégulier et les Cols Alpins long et pentu.
Gazdonf
Le Galibier au départ du Monetier les Bain s, bah c,est pas un vrai Galibier…
Cependant, une vraie partie de plaisir que de grimper par beau temps et pouvoir profiter de la Meije et Barre des Ecrins au loin…
Je ne sais pas s’il y a plus beau panorama dans les Alpes…
alpes4ever
Oui Benoît, ce n’est pas un « vrai » Galibier au départ de Monêtier-les-Bains mais c’est déjà pas mal ! Et oui, lors de ma descente de ce côté-ci lors de ma RGA, ça envoie du lourd côté panorama !
Monacall
A la faveur d’un petit séjour en Maurienne, j’ai pu grimper cette légende!
Depuis St-Michel de Maurienne via le Télégraphe car pour moi (et pour beaucoup, tous?) le « vrai » Galibier part de là!
Quel pied!
C’est dur, c’est long mais c’est d’une beauté! Y a pas vraiment de mot, faut le vivre et le voir!
Encore que, je dis dur, mais aborder prudemment et humblement, le Galibier vous le rendra au centuple car vous pourrez profiter au max de l’environnement!
La veille, j’avais trouvé du 22°C en haut de l’Iseran, cette fois il faisait 23°C au col! Pas désagréable pour le cycliste, moins pour la montagne…
Un petit mot sur la descente où un bon « acrobate » pourra se faire sacrément plaisir! Perso, j’ai dévalé les 17km jusqu’à Valloire à 45km/h avec une pointe à 76! Et en restant globalement prudent (ou presque)! Je comprends mieux les 100km/h atteint par les pros sur route fermée!
Seul point négatif: la foule au panneau où ça peut vite être la foire d’empoigne… Bon par contre, il y a beaucoup de vélo donc on peut facilement trouver des objectifs ou autres motivations de circonstance 😉
Un col INCONTOURNABLE pour les cyclos grimpeurs!
Et comme toujours, les profils sont tiptop!
Poulpy
Col du Galibier (avec Télégraphe 🙂 ) monté Jeudi 25 Août…. enfumé par les 4×4 montant au salon de Valloire. Les uns derrière les autres ! Non stop ! Quelle folie….
Mais sinon, quel pied d’arriver là-haut ! On voit le tour passer ce col, les paysages… et on se dit « Pourquoi pas ? » Ben il faut se lancer, mais c’est tellement énorme là-haut. C’est dur, les derniers km m’ont fait mal aux cuisses, vraiment, mais les images gravées en mémoire….
Je n’ai pas eu de vent , heureusement, sinon cela doit être vraiment difficile.
Merci pour toutes les infos, je vais aller consulter celles d’un autre col.
Lucien Chevalier
Bonjour,
À propos de votre partie historique sur la route du Galibier : il se trouve que je viens de faire des recherches sur des sources d’époque. La nouvelle route du Galibier a été ouverte en juillet 1936, et je ne vois pas de rapport entre cette ouverture et la construction d’un paravalanche en 1947. Il y a beaucoup d’erreurs
dans ce que dit Wikipédia à propos de la route du Galibier. Vous trouverez tous les détails sur la genèse de ces routes, et les sources utilisées, dans l’article suivant :
https://cyclotourisme-grenoble-ctg.org/CTG/une-histoire-de-la-route-du-col-du-galibier/
Bien cordialement,
L. Chevalier
alpes4ever
Bonjour Lucien, merci pour cette info constructive et qui remet les pendules à l’heure. Bien à vous.
Marc-Alexandre Calame
Bonjour, Une saison de grand col conclu par un rêve … même pas un jour imaginé dans mes rêves les plus fous, réaliser le trio sur la même année, Le Ventoux, Le Tourmalet et Le Galibier sans ajouté tous les autres exemples La Loze et autres Portet