Le Col d’Izoard – 2360 m – est un col qu’il faut absolument inscrire à son palmarès. La route fût construite il y a plus d’un siècle (1897) et son passage, par le versant Sud, par la Casse Déserte, en a fait une ascension mythique. Il est dans mon Top 5 de mes plus belles ascensions des Alpes.
Les versants Nord et Sud proposent des profils différents mais il faudra être en forme pour affronter ses pentes difficiles et plus de 1000 m de dénivelé positif pour chacun d’eux.
VERSANT SUD
Distance : 34,5 km
Départ : N85 (Vallée de la Durance)
D+ : 1549 m
% moyen : 5%
% maxi : 11% sur 330 m
Depuis la N85 dans la Vallée de la Durance, il totalise 34,4 km et 1549 m de D+ à 5%. Mais les 20,3 premiers kilomètres, qui suivent les Gorges du Guil présentent peu de difficultés – de 1,5 à 3,5% et même une légère descente – si ce n’est un passage de 1,1 km à 7% permettant d’atteindre le Col de l’Ange Gardien (alt. 1347 m) peu avant la jonction de la D902 et de la D947. Ne vous emballez pas trop dans cette première partie car il faudra prendre en compte que vous aurez déjà 509 m de D+ dans les jambes.
Je vais d’ailleurs préciser un point au sujet du franchissement des Gorges du Guil situé au début de l’ascension. Le passage des vélos est en théorie interdit entre le Porteau et la Maison du Roy. En effet, lors de ma randonnée vélo effectuée en août 2019, la présence d’un panneau indiquant l’emprunt obligatoire d’une piste cyclable prête à confusion… je vous laisse juger en visionnant les photos ci-dessous.
On peut imaginer que le passage entre le Porteau et la Maison du Roy est toléré car j’ai vu de nombreux cyclistes l’emprunter (bien qu’il y ait une autre raison, voir plus bas). Mais la confusion est encore plus grande lorsque l’on veut passer dans l’autre sens, c’est à dire entre la Maison du Roy et le Porteau. Pour en avoir fait l’expérience (août 2019), et bien il n’y a pas de panneau d’interdiction, ni de panneau d’obligation pour les vélos !
Revenons au Porteau. Si l’on suit le règlement, cela nous amène à donc emprunter la piste cyclable obligatoire… qui est la Route de la Viste.
La Route de la Viste s’élève au-dessus des Gorges du Guil, évite les tunnels et débouche à la Maison du Roy. Mais au lieu de la douce descente qui y mène, c’est un méchant strapontin qui vous attend avec d’abord une bonne rampe de 885 m avec une déclivité qui atteint les 9%. Puis une légère descente vous laisse imaginer que vous en avez terminé avec cet effort imprévu mais il faudra en remettre une petite couche avec 585 m à 6,5%. Enfin, ce sera une belle descente jusqu’à la Maison du Roy mais il faudra être prudent, la route est étroite avec des lacets serrés et comporte quelques gravillons. Ce n’est pas aussi scénique que l’itinéraire traditionnel mais il y a 2 points positifs avec de rares mais beaux points de vue et surtout avec l’absence de tous véhicules motorisés puisque c’est une piste cyclable, sauf lorsque la nouvelle route est en réfection/entretien (généralement au mois de septembre) : une circulation alternée est alors mise en oeuvre.
S’il vous vient l’envie de passer par la Route de la Viste depuis la Maison du Roy, ce sera dure avec une rampe encore plus difficile : 330 m à 10% suivi de 1240 m à 8% !
Dans tous les cas, que ce soit avant ou après avoir grimpé au Col d’Izoard, voilà un petit effort supplémentaire à prévoir éventuellement au menu… je parie que beaucoup d’entre vous, auront déjà choisi l’itinéraire traditionnel !
Les quatorze derniers kilomètres sont nettement plus difficiles : 1048 m de D+ à 7,5% de moyenne. On remonte le Torrent de l’Izoard dans une large vallée au décor champêtre avec 3 km sur une pente qui variera entre 5 et 7%. Profitez d’un replat de 700 m juste avant Arvieux où vous pourrez profiter de sa fontaine rafraîchissante pour vous refaire une petite santé.
Après avoir traversé Arvieux, la montée devient rectiligne avec quelques portions difficiles comme celle de 900 m à 9% avant la petite station de La Chalp puis une autre à 10% sur 875 m dans la traversée de Brunissard, l’un des passages les plus raides de ce col.
À la sortie de Brunissard, la route grimpe ensuite en lacets dans une forêt de conifères durant 4,3 km avec quelques jolis points de vue sur la vallée. La pente avoisine les 9% mais sa régularité devrait vous permettre de passer ce passage sans trop de difficulté. Attention, en plein après-midi d’été, les pentes orientées plein Sud peuvent être chauffées à blanc… Sinon, dans le troisième virage, vous aurez droit à un superbe panorama sur la Vallée d’Arvieux.
Vous déboucherez soudainement sur la Casse Déserte, dans un fantastique décor lunaire avec ses monolithes à 2 212 m d’altitude (vous empochez au passage le Col de la Platrière, qui est indiqué à 2220 m mais l’altitude n’est pas bonne).
Après une courte descente (400 m), la pente remonte doucement jusqu’à la stèle dédiée à Louison Bobet et Fausto Coppi. Il vous reste environ deux kilomètres et 3 magnifiques lacets avec une pente à près de 9% de moyenne pour atteindre le Col d’Izoard à 2360 m.
VERSANT NORD
Distance : 19,2 km
Départ : Briançon
D+ : 1170 m
% moyen : 6,5%
% maxi : 9% sur 455 m
Au départ de Briançon, alt. 1209 m (Rond-point du Queyras), il totalise 19,2 km et 1170 m de D+ à 6,5%. Les 2,9 premiers kilomètres à près de 6,5% vous permettront de passer en revue les différents forts qui entourent Briançon.
Quand la route emprunte plus franchement la Vallée de la Cerveyrette, l’ascension est suivie d’un replat de 1,2 km à 3,5-4,5% et même d’une descente de 850 m.
Ensuite, la route regrimpe à nouveau – 4,3 km sur une pente proposant des passages variant entre 3 et 6% jusqu’à Cervières (alt. 1610 m).
À partir de là, la deuxième partie est nettement plus dure avec une ascension qui va évoluer au sein du Vallon du Torrent de l’Izoard. Les 9,9 derniers kilomètres présentent 750 m de D+ à 7,5% de moyenne.
Après avoir traversé le hameau du Laus (petit replat), la route grimpe en lacets dans une forêt de mélèzes avec beaucoup de passages à 8% et plus qui vous ferons passer les 2000 m d’altitude.
Ce n’est qu’à l’approche du Refuge Napoléon, à 1,5 km du sommet que l’on sort de la forêt pour rentrer dans un sublime décor rocailleux qui n’a rien à renier à celui de la Casse déserte présent dans l’autre versant.
Un dernier effort avec un final comportant une belle série de lacet très roulants vous permettra d’atteindre facilement le sommet du Col d’Izoard à 2360 m.
J’ai eu l’occasion de grimper ce versant en 2019 et en 2022. Si vous souhaitez lire mes récits et voir plus de photos, c’est ici et ici.
Idris
Salut Joris,
Après une semaine de vacances / vélo, je viens vois ton site et je vois cet article^^ J’ai monté l’Izoard par chacun des deux côtés et je te confirme qu’il est sublime!! La Casse Déserte c’est quelque chose!
Côté Guillestre, la partie à 10% à Brunissard est vraiment rectiligne et en plus visuellement on n’a pas trop l’impression que ça grimpe. Cette partie est également totalement exposée au soleil en pleine journée. Heureusement que la forêt est juste après.
Côté Briançon, l’ascension est un tout petit peu plus monotone au début mais le final dans la rocaille est agréable.
Au niveau des routes rien à dire, c’est un billard par contre attention à la circulation!! Voitures et motos en pagaille.
La remontée de la vallée du Guil en quittant Guillestre est assez pénible à ce niveau d’autant qu’il y a deux tunnels dont un vraiment pas agréable en vélo.
alpes4ever
Salut Idris ! Justement je pensais à toi et je me demandais si tu étais bien allé en vacances à Guillestre. Ta double montée de l’Izoard me le confirme ! Je n’ai monté que le versant Guillestre et j’en garde un très beau souvenir : beau temps parfait, bonnes jambes, un col magnifique, la Case Déserte… Je n’ai pas de souvenirs comme quoi un des tunnels du Guil était désagréable… Je suppose que tu as monté d’autres chouettes ascensions du coin malgré une seule semaine et peut-être une météo pas très favorable ces temps-ci… je suis en train de réaliser le profil du Col de Vars…
Idris
Salut Joris,
Ouais j’ai bien rempli la semaine et je suis passé entre les gouttes. Je me suis rappelé aux bons souvenirs de la Madeleine le lundi puis après mercredi j’ai fait col du Granon + col d’Izoard, jeudi, col de Vars, vendredi, col Agnel + col d’Izoard, samedi, Risoul, dimanche, col de Vars + cime de la Bonette + col de Vars.
Pour les tunnels du Guil, celui qui est pénible c’est celui au début, en courbe à gauche très étroit et pas très bien éclairé, j’ai pas trop aimé. Et la Casse Déserte ouais c’est sublime!! 🙂
Sancho
Brunissard… J’ai déjà fait quelques 2000+ avec de la pente, mais ce raidard en ligne droite m’a coupé bras et jambes. Mon Garmin affichait 12%, mes jambes en feu aussi. Il m’a carbonisé pour le reste de l’ascension. L’Izoard me laisse le souvenir du col le plus dur jamais gravi, dans ma petite collection.
alpes4ever
Oui, Brunissard et son raidard ! J’ai le souvenir de l’avoir pas trop mal passé et du coup, j’avais trouvé la suite plus facile, mais j’étais un peu plus jeune et insouciant 😀
MAC
Montée par Briançon, bien agréable en partant tôt. Certes cela roule mais cela reste supportable. Et le final est superbe. On a ensuite enchainé par la belle descente vers Guillestre et la remontée vers Argentiere la bessée. Tout bien et que d’émotions quand même en passant ce col mythique!
encore MERCI pour tous ces topos si précis, c’est un travail d’orfevre que vous avez réalisé. Bravo.
Gazdonf
Quel beau Col, celui-ci également….
On commence tranquille juste après le Rond-Point dans Briancon, jusque Cervières ou effectivement on change de décor pour entrer dans un cadre enchanteur…..
Plein de beaux sommets déjà au loin notamment les Crêtes des Oules…
Passé le Laus, on commence à grimper et viennent les premiers virolos avec du D+ mais toujours dégagé pour admirer les alentours, GROS, GROS GAVAGE !!!!
La végétation se fait ensuite plus rare pour laisser la main à la minéralité des lieux.
Petit arrêt kafé au refuge Napoléon, lieu Mythique puis on aborde le dernier kil toujours tranquille…
Il est ensuite temps d’amorcer la descente vers la Casse Déserte, belle descente.
Dans l’autre sens, il est plus nature avec les villages traversés mais plus ardu par contre Montée par la Casse Déserte doit aussi être de belle facture…
alpes4ever
Oui Benoît, très beau à partir de Cervières ! Aussi dans mon top 3 des plus beaux cols des Alpes. Le versant Nord est beaucoup plus abordable, on profite bien de la Casse Déserte dans la descente du versant Sud dont l’ascension est bien plus terrible !
Marius
Bonjour ! Je voulais vous remercier pour toutes les précisions apportées sur chaque col !
2 ans que je me suis mis au vélo de route (avant vtt), et déjà quelques beaux noms a mon « palmarès » (Cime de la Bonette, Granon, Vars, Roselend, et bien sûr l’izoard). Lire plusieurs fois les caractéristiques du col avant de partir le gravir est très précieux lorsque l’on y est, pour gérer son effort, et connaître les pourcentages du col. Bravo pour le travail de qualité fourni, le meilleur site à ce jour concernant les profils d’ascension !
alpes4ever
Bonjour Marius,
Merci pour ton message très sympa !
Voilà déjà quelques beaux noms accrochés à ton palmarès !
Enjoy !
Denis
Bonjour, je l’ai fait en juillet dernier côté sud.
Au départ d’Abriès plus haut dans la vallée du Guil, environ 10km de faux-plat descendant pour se chauffer les jambes avant le virage à gauche qui débute l’ascension.
Etonnamment j’ai trouvé cette montée assez facile, je n’ai pas le souvenir d’avoir peiné, il y des jours comme ça.
Effectivement le km en sortie de Brunissart est le plus difficile, ensuite super agréable les lacets dans la forêt, et puis la casse déserte, ça en impose.
Descente de l’autre côté pour faire la boucle complète par Briançon, remontée depuis Guillestre par la route de la Viste, très sympa et sur laquelle je n’ai pas le souvenir d’avoir croisé la moindre voiture.
Au total une boucle de 115km pour 2220 de d+, dont je garde un très beau souvenir
2 jours plus tard je m’attaquais au Parpaillon depuis Embrun, beaucoup plus difficile !
Merci beaucoup pour votre site qui est une vraie mine d’or 🙂
alpes4ever
Bonjour Denis, quelle chance de l’avoir trouvé « facile » de ce côté-ci 😉
Pour info, la Route de la Viste est uniquement réservée aux cyclistes et piétons, d’où l’absence de voitures !
Merci pour les encouragements !
Roman Bernard
Enfin gravi ! (depuis Briançon, plus proche pour un Grenoblois)
Je ne sais pas si je le mets dans mon Top 5, mais dans le Top 10 certainement !
Avec qui mets-tu l’Izoard dans ton Top 5 : Galibier, Ventoux, Alpe d’Huez, Solude ?
alpes4ever
Roman, content que tu aies pu gravir ce col mythique ! Il est assurément dans mon TOP 5 en compagnie des Galibier, Cayolle, Solude et Croix de Fer !
Roman Bernard
Le mien est assez classique :
Ventoux (loin devant tous les autres !)
Galibier (depuis Valloire)
Alpe d’Huez (les 21 lacets)
4. Grand-Colombier (presque ex aequo avec l’Alpe d’Huez)
5. Iseran (parce que c’est le plus haut)
Mathieu
Bonjour ! Col d’Izoard gravi hier depuis Guillestre, super montée, bien préparée grâce au profil Alpes4ever ! Juste à signaler qu’à la sortie de Guillestre, la route Départementale est indiquée interdite aux Vélos sur 4km environ avec un passage par la route de la Viste obligatoire. Pas désagréable car permet d’éviter plusieurs tunnels à priori, et on est vraiment tout seul sur cette ancienne route. Par contre comme la route est en surplomb, cela rajoute qq % pour commencer la journée ! Un peu plus dur aussi de repasser par là au retour qd on a 60 km et D1700+ dans les pattes (dans le sens de la descente, la route départementale n’est toutefois pas interdite aux vélos mais l’itinéraire bis est recommandé et je l’ai repris car j’avais effectivement entendu du mal de ces tunnels.) Merci en tout cas pour tous ces descriptifs bien utiles !
alpes4ever
Bonjour Mathieu, merci pour le message et content que vous ayez pu profiter de ce magnifique Col d’Izoard !
Effectivement, mon topo sur passage de la Viste est plus détaillé dans celui des Gorges du Guil !
Je vais le rajouter à celui du Col d’Izoard car ça surprend et ça engendre plus d’efforts !
Pour ma part, je suis déjà passé plusieurs fois par les tunnels et si on a un éclairage pour bien se faire voir des voitures, c’est plus fun de profiter des impressionnantes Gorges du Guil !
Denis
Un amoureux de ce col, surtout le côté sud, fait toujours au départ de Guillestre, dans un sens comme dans l’autre. La montée de Brunissard est terrible pour moi, avec tout simplement le souhait d’aller jusqu’au virage au bout de la ligne droite et ensuite, on va y arriver… Trop de motos dans ce col rendent la montée comme la descente particulièrement dangereuse. Le passage de l’Ange est aussi redoutable pour moi, encore froid et avec un vallée du Guil peu ensoleillée le matin. Le retour toujours avec un vent de face quelque soit l’heure ! Epuisant mais encore une fois le grand frisson car les vitesses alors dépassent les 50 km/h sur cette partie semi-plate-descendante.
Pour ma pat, je n’ai jamais pris la bifurcation de la route de la Viste, car le passage pitoresque des tunnels est magnifique. Fait 82 fois côté sud, 32 fois côté nord, c’est bien entendu mon gros coup de coeur. Couplé ensuite soit avec la boucle de l’Izoard et sa superbe route touristique (mais attention à la côte du Pallon, d’ailleurs empruntée par l’embruman), soit pour aller faire de grands périples, Montgenèvre, Echelle, Granon, Lautaret-Galibier, Granon,… ce col est un passage obligé aller-retour ensuite sur Guillestre. Le côté nord est aussi superbe et difficile car fait toujours après la route touristique. Le passage entre Cervières et Le Laus est éprouvant et long. Ensuite des lignes droites sont interminables avant des lacets bien reposants.