Le Col de la Moutière – 2444 m – est un col totalement méconnu. Il ne fait même pas partie du Top 10 des plus hauts cols routiers des Alpes françaises édité par wikipedia car c’est un col goudronné uniquement sur le versant Sud. Proche voisin de la prestigieuse montée de la Cime de la Bonette, il propose décor sauvage et une des plus belles ascensions des Alpes.
VERSANT SUD
Depuis Saint-Étienne-de-Tinée (alt. 1144 m) dans la Vallée de la Tinée, c’est une longue ascension de 18,4 km avec 1300 m de D+ à 7% de moyenne.
La montée commence par une pente douce – 4,5% sur 2,5 km. Vous longez la Rivière de la Tinée. La pente va se faire plus incisive – 1,6 km à 6% – jusqu’au Pont Haut. Vous laisserez la route à droite qui mène à la Cime de la Bonette pour prendre celle de gauche direction St-Dalmas-le-Selvage. Ce passage marque l’entrée dans le Parc national du Mercantour.
Jusqu’à St-Dalmas-le-Selvage (3,1 km), vous remonterez le Vallon de St-Dalmas sur une pente qui passera de 6 à 4,5% de moyenne. Jusque-là rien de très difficile !
À partir de St-Dalmas-le-Selvage (alt. 1503 m), les choses vont se compliquer : il vous reste 11,2 km d’ascension et 941 m de D+ à… 8,5% de moyenne ! Dans un décor de toute beauté – vous passerez progressivement d’une forêt de mélèzes (Vallon de Sestrière) à un milieu minéral (Vallon de Sagnas) sous le regard de la Cime de la Bonette – vous aurez à grimper des pentes souvent au-dessus de 8% et même un terrible passage de 2,7 km à 10% de moyenne dans le final !
Au sommet du Col de la Moutière à 2444 m d’altitude, vous pourrez apercevoir un blockaus datant de la seconde guerre mondiale. Pour ceux qui n’ont pas peur de l’aventure, sachez qu’il est possible de basculer du côté de la Vallée de l’Ubaye en rejoignant le Faux Col de Restefond (3,6 km). La route est encore bitumée 600 m (en descente) puis devient une piste (3 km entre 7,5 et 8%) que l’on peut emprunter en mode cyclo-cross.
VERSANT OUEST
Un versant que l’on peut faire exclusivement en VTT. Mais avant tout, pour rejoindre Bayasse, il vous faudra grimper une partie du Col de la Cayolle. Depuis Bayasse donc, vous attend une rude montée de 8,5 km à 8% de moyenne sur une piste – selon les quelques témoignages recueillis sur la toile – composée de pierraille rendant le cheminement assez difficile mais dans un cadre somptueux.
Distance : 18,4 km
Départ : Saint-Étienne-de-Tinée (Vallée de la Tinée)
D+ : 1300 m
% moyen : 7%
% maxi : 10% sur 2,7 km
Distance : 3,6 km
Départ : Faux Col de Restefond
D+ : 38 m
% moyen : 6,5%
% maxi : 6,5% sur 600 m
Distance : 8,5 km
Départ : Bayasse
D+ : 659 m
% moyen : 8%
% maxi : 9,5% sur 2,8 km
Charles Brion
Bravo pour ton site une nouvelle fois. Fait ce col l’an dernier : en effet, très dur mais magnifique. Un échauffement parfait pour la Bonnette, plus roulante (!) mais plus longue! On la voit du haut du col de la Moutière, c’est impressionnant.
alpes4ever
Merci Charles. Quelle chance d’avoir grimpé ce Col de la Moutière ! Confidentielle, tu as du être tranquille et bien profiter de l’ascension. Sinon, as-tu pu rejoindre la route de la Cime de la Bonnette via l’autre versant ou bien tu as fait demi-tour ?
Charles Brion
Bonjour,
assez tranquille oui, surtout par rapport à la Bonnette ou la Lombarde (!), encore qu’il y avait déjà quelques grosses voitures genre Jeep et là c’est vite compliqué car la route est assez étroite.
Non, j’ai fait demi-tour car j’aime les belles routes et ne pratique pas celles de VTT, déjà cette route-là, vers la fin, était par moments limite, avec des pierres sur la route entre lesquelles il fallait slalomer sur les pentes autour de 10%… vraiment costaud ! Mais, définitivement, un col magnifique, comme son voisin la Couillole, que j’adore avec sa couleur rouge !
@ir gé
Réalisé le lundi 11 juillet 2022 en aller retour coté sud.
Un peu plus de 2h00 pour atteindre ce col magnifique et sauvage que je convoitais depuis longtemps et cela à 75 ans !! Il en restera une ascension mémorable !
Route tranquille, étroite et irrégulière, panoramas agréables. Croisé quelques motos (d’où venaient elles) mais pas de voiture.
Montée exigeante avec une anecdote dans le passage le plus exigeant.
En effet me retrouvant au beau milieu d’un troupeau de brebis, j’ai été obligé de mettre pied à terre avec l’impossibilité de redémarrer dans un passage indiqué à 14% sur mon GPS. Quelques pas … et trois chiens non agressifs sont venus à ma rencontre suivi de peu par le berger. Moment magique que cette rencontre qui m’a permis d’échanger avec cette personne pendant un bon quart d’heure. Le troupeau était composé de 1700 bêtes d’où l’envahissement de la route.
Les derniers kilomètres sont éprouvants et le coupe vent bienvenu lors dès l’approche du col .
Lors de la descente, la chaussée n’étant pas un billard, il faut rester prudent.
A faire absolument pour qui aime le calme, la solitude et surtout le goût de l’effort.
alpes4ever
Oui, un col méconnu réservé uniquement aux cyclos aventuriers et amoureux de la montagne. Bravo pour cette ascension à 75 ans !
Philippe G.
Tout d’abord, merci à vous pour la description de ce col, sans quoi je n’aurais certainement pas eu l’occasion de le gravir. Ce col m’était en effet totalement inconnu.
Quel plaisir en tout cas d’avoir pu grimper un col de plus de 2000m avec une circulation aussi limitée, surtout après St-Dalmas-le-Selvage. Ce col n’a vraiment rien à envier aux autres cols Alpins, bien au contraire. Les paysages sont somptueux et très variés. La montée est très irrégulière, et plus particulièrement à partir du refuge de Sestrière, le pourcentage moyen du col est ainsi trompeur.
Pour info, j’ai rejoint la route de la Cime de la Bonnette via la piste menant au Faux Col de Restefond (le début est plus que compliqué avec un vélo de route de section 25mm, mais le dernier km est nettement plus abordable).
Havard
Bonjour,
Venant du Var, j’ai fait ce col en voiture fin septembre 2019 et j’en garde un très bon souvenir à cause du cadre magique que nous a réservé la montée à ce col. La route goudronnée qui traverse la forêt de mélèzes au teinte rouge vif en automne est un spectacle merveilleux et le cadre général me fait penser à une forêt bucolique Suisse (avec petit ruisseau).
Par contre, je ne recommande pas de faire comme j’ai stupidement fait, c’est à dire de continuer mon chemin après la fin de la partie bitumée sur la piste caillouteuse qui rejoint le col de la Bonette car j’ai éclaté un pneu sur des cailloux tranchants et pointus. Il vaut mieux rebrousser chemin et redescendre jusqu’à Saint-Dalmas puis de reprendre la route normale de la Bonette.
J’y retourne tous les deux ans rien que pour le spectacle de ces mélèzes rouges.
Trane
Réalisé ce jour (23 juillet 2024). Goudron encore tout à fait correct même si ce n’est pas un billard. Je confirme que passé le refuge de Sestrière (fermé – pas de boisson), les % sont vraiment plus fort que 10% même si en moyenne cela fait « que » du 10%. Attention, pas de fontaines sur le parcours après St Dalmas.
En tout cas, merci à toi pour ce site que je consulte systématiquement et qui m’est d’une grande utilité par la clarté des informations.
baucry jean michel
Je l’ai gravi en 23010 depuis Saint Delmas où j’avais passé la nuit. Oui c’était vraiment beau et sauvage… Je me souviens des marmottes qui sifflaient et se sauvaient à notre passage ( nous étions 4 cyclos, en voyage donc avec bagages). J’ai poursuivi au delà du col pour rejoindre la route qui monte de Jauziers vers le col de la Bonnette. J’ai trouvé le sentier très pratiquable, il est vrai que je roule doucement, boueux et mouillé, parce que la neige encore présente en juillet n’en finit pas de fondre . Les quelques 4×4 que j’ai croisés ou qui m’ont doublé, oui ce n’était pas très agréable, mais … La montée jusqu’au col de la bonnette était douce, ensuite la boucle vers le sommet très dure mais c’était tellement exaltant que je ne m’en suis pas rendu compte. Un beau souvenir, mais je pense ne plus en être capable à 67 ans!